Lettre d’amour à l’authenticité

Lettre d’amour à l’authenticité

La véritable authenticité guérit votre système nerveux.

Ce n’est pas la version mise en scène du “soi authentique.”
Ce n’est pas une vulnérabilité performative.
Mais une vérité qui vous reconnecte à vous-même.

Une vérité qui résonne dans le corps,
qui apaise même quand elle dérange,
et qui reste la même, peu importe qui vous avez en face.

On parle beaucoup d’authenticité aujourd’hui.
Surtout dans les milieux du développement personnel, du bien-être, ou de la spiritualité.
Mais j’ai l’impression qu’on oublie ce que cela signifie vraiment.

L’authenticité, ce n’est pas simplement “s’exprimer.”
Ce n’est pas “être vulnérable” pour générer de l’engagement.
Ce n’est pas raconter sa vie pour vendre une histoire.
C’est une question d’intégrité.
De cohérence énergétique.
De complétude.

Et ce n’est pas toujours confortable.
Mais c’est essentiel.


La frontière floue entre le personnage et la personne

Je remarque à quel point il est facile — surtout lorsqu’on partage son travail ou sa vie en ligne — de commencer à se perdre un peu.

Bien sûr, nous avons tous la liberté de créer une certaine image, un ton, un style qui reflète notre message. Et non, nous ne devons pas tout révéler de notre vie privée.

Mais la confusion commence quand la frontière entre ce qui est “sur scène” et ce qui ne l’est pas devient floue — non seulement pour le public, mais surtout pour nous-mêmes.

Quand on utilise sa vie réelle comme matière pour construire une histoire en ligne, tout en se sentant obligé·e de rester cohérent·e avec une image — quelque chose se brouille à l’intérieur.

On devient à la fois le narrateur et le personnage.
On essaye de rester “aligné·e à la marque” même si, intérieurement, on a déjà changé.

Un acteur peut quitter la scène et redevenir lui-même.
Mais sur les réseaux, on ne sait plus toujours quand le jeu s’arrête.
Et ce flou ne touche pas que l’image extérieure — il désoriente notre système nerveux.

Il y a un prix à payer lorsqu’on est constamment “en représentation.”
Quand l’image que les gens attendent de vous devient un masque que vous n’arrivez plus à retirer.

Même si cela a commencé dans une intention sincère, cela peut finir par devenir une nouvelle forme de performance.
Et cette performance, elle épuise.
Elle crée de l’incohérence. Du stress. De la fragmentation intérieure.


À l’ère de la visibilité constante : à quel prix ?

Aujourd’hui, on a l’impression que chaque entrepreneur — qu’il soit maquilleur, médecin, artisan, coach, thérapeute ou enseignant de yoga — doit être sur les réseaux sociaux.

C’est devenu la norme. C’est ce qu’on attend de nous.
Et pour beaucoup, c’est épuisant.

Je l’entends encore et encore dans mes cercles :

« Créer du contenu est devenu la partie la plus stressante de mon travail. »
« Je déteste filmer des Reels, je me sens exposé·e. »
« C’est la chose que je redoute le plus — mais je sens que je dois le faire. »

Et dans ma formation en hypnose, on nous a rappelé que la peur de parler en public est l’une des plus grandes peurs chez l’être humain.
Pas la peur de l’échec.
Pas même celle de mourir.
Mais celle d’être vu·e.

Ce sont des signaux.

Des indices, non pas pour s’inscrire à une énième masterclass Instagram ou TikTok,
mais pour regarder plus profondément :
Vers ce que notre corps, notre système nerveux, sait déjà,
même si notre culture ne l’a pas encore pleinement reconnu.

Ce que nous payons, sans toujours le réaliser, c’est le prix de la performance constante.
Le coût énergétique d’être visible sans ancrage.
Le stress subtil — mais bien réel — de devoir “jouer un rôle.”

On entend souvent : « Il suffit d’être soi-même. »

Mais ce n’est pas si simple.
Car notre système perçoit des subtilités que notre esprit ignore :
Des nuances dans la voix, dans l’attitude, dans l’énergie —
qui indiquent si l’on est réellement en sécurité pour être pleinement soi.

Et souvent, au début, on ne joue pas un rôle.
On partage avec sincérité.

Mais ensuite… on remarque ce qui “fonctionne.”
Ce qui obtient des likes, des vues, des commentaires.
Alors on le répète.
On s’adapte.
On alimente l’algorithme.
On se filtre.
On se corrige.
On se retient.

Et si l’on n’y prend pas garde,
si l’on ne se demande pas régulièrement : « Est-ce encore vrai pour moi ? »
alors on entre dans un schéma d’auto-censure, de micro-performance.

C’est là que le corps commence à résister.
Pas par paresse. Pas par manque de discipline.
Mais parce que quelque chose n’est plus aligné.

Fatigue, blocage, démotivation — ce ne sont pas des échecs.
Ce sont des messages.
Des appels :

Quelque chose ici n’est plus en intégrité.


L’incohérence intérieure

C’est là que se trouve l’impact profond — bien au-delà de l’esthétique ou de la “transparence.”

Quand on porte des masques différents selon les contextes — un pour ses clients, un pour sa famille, un pour les réseaux, un pour soi — on crée une incohérence intérieure.

Notre système nerveux le sent.
Notre énergie se fragmente.
Notre vérité se dilue.
Et notre âme ?
Elle s’épuise.

Beaucoup me disent : “Je suis fatigué·e, mais je ne sais pas pourquoi.”
Et souvent, en creusant, on découvre qu’ils passent leurs journées à s’auto-censurer.

Qu’il s’agisse d’un travail dans lequel il faut jouer un rôle professionnel, d’une relation où l’on ne peut pas tout dire, ou d’un espace public où l’on ne se sent pas libre de partager ce qui est réel — cela coûte.

Il faut une quantité énorme d’énergie pour jouer un rôle.
Encore plus pour se convaincre que “ce n’est pas grave.”

Mais à un moment donné, tout cela craque.


L’authenticité comme pratique du système nerveux

C’est là que le chemin yogique — et sa sagesse ancienne — nous soutient.

Dans les 8 membres du yoga, Satya (la vérité) et Svadhyaya (l’étude de soi) ne sont pas de simples concepts.
Ce sont des pratiques vivantes, incarnées.
Des voies de retour vers la cohérence.

Car quand nos pensées, paroles, énergies et actions sont alignées, on avance dans la vie avec fluidité. Avec puissance. Avec clarté.

On parle souvent de cohérence pour manifester ses désirs.
Mais en réalité, c’est bien plus fondamental que cela :
La cohérence est la base d’une vie épanouie, alignée et durable.

Sans elle, on se sent vidé·e, confus·e, désorganisé·e.
Avec elle, on se sent centré·e, en paix, magnétique, vivant·e.

Donc non — l’authenticité, ce n’est pas tout dire ni tout montrer.
C’est vivre en intégrité.
Présent·e à soi, honnête avec soi, aligné·e dans ses choix.


On sait quand on se trahit

Vous le connaissez, ce petit moment où vous vous êtes trahi·e :

  • Quand vous avez dit oui, alors que tout en vous criait non.

  • Quand vous avez posté quelque chose qui sonnait un peu faux, mais “ça marchait bien.”

  • Quand vous avez tu votre joie, ou adopté les attentes des autres comme si c’étaient les vôtres.

On se dit que ce n’est rien.
Mais le corps, lui, n’oublie pas.
Et le système nerveux, lui, garde les comptes.

C’est pour ça que l’authenticité est vitale.
Pas parce qu’elle “fait bien.”
Mais parce qu’elle apaise profondément.
Et parce qu’en vérité, c’est un soulagement d’être enfin soi.


Revenir chez soi

L’authenticité n’est pas une tendance.
Ce n’est pas une stratégie de marque.
Ce n’est pas un outil de conversion.

C’est un acte dévotionnel.
Un retour à la maison.
Un dévoilement sacré.

Et oui — cela peut tout secouer.
Cela peut transformer vos relations, votre business, votre identité.

Mais l’auto-abandon a un prix.
Et votre vérité ?
Elle est bien trop précieuse pour qu’on continue de la trahir.


Réflexion Dim Sum

Dans quel domaine de votre vie vous sentez-vous vraiment “vous-même” ?
Et dans quel autre jouez-vous encore un rôle ?

Si votre système nerveux pouvait parler aujourd’hui, que vous dirait-il ?

Je serais ravie d’ouvrir la conversation en commentaires, ou en message privé.
Merci d’avoir lu jusqu’ici.

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